Pour clore cette série consacrée à Baudelaire sémiologue, Dr Béru s'autorise une brève réflexion.
Qu'est-ce que le peintre de la vie moderne ? Le flâneur qui se mêle au mouvement de la cité, l'observateur, l'homme des foules ; celui dont la perception aiguë lui permet de saisir dans la ville l'aliment de sa propre création. Celui qui saura ensuite, le soir, à la lumière de la lampe électrique, recomposer le réel en une œuvre d'art.
Ce double mouvement d'observation puis de mise en forme, c'est aussi celui du clinicien. L'examen clinique repose avant tout sur l'acuité de la perception du médecin. C'est particulièrement vrai en neurologie, où les signes cliniques sont à la fois nombreux, variés et subtils : mouvements (chorée, ballisme ou athétose ?), muscles (myokymies ou fasciculations ?), démarche... L'œil prime. Il s'agira ensuite de réunir les signes relevés à l'examen, c'est-à-dire les symptômes physiques, en syndrome. Et comme la réalité colle rarement parfaitement au collège des enseignants de neurologie, va falloir faire preuve d'un minimum de créativité à ce moment-là. Voilà pourquoi Dr Béru se prenait pour un poète, du temps que la Faculté l'avait placé comme externe dans un service de neuro. Et voilà pourquoi ce sont des signes neurologiques qui sont décrits avec une précision étonnante dans "Les petites vieilles".
Dr Béru, qui a bon fond, recommande à tous les khâgneux la lecture du Peintre de la vie moderne, une mine inépuisable de citations et la garantie d'une dissert de français de qualité.
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