Quelques mots sur ce personnage, qui illustre bien les déchirements de la Renaissance, entre héritage de l'Antiquité et découvertes des nouveaux anatomistes.
Sa double formation de linguiste et de médecin conduit Sylvius à développer considérablement le vocabulaire de la médecine : on lui doit tout un tas de néologismes forgés sur des racines grecques et latines, notamment les termes de mésentère et de poplité. Mais son goût pour les belles lettres l'amène surtout à vouer un culte aux écrits d'Hippocrate et de Galien. Dès lors, Sylvius ne peut approuver les travaux d'anatomie de son élève Vésale, qui remettent en cause les grands anciens. Sylvius se range donc du côté des traditionalistes dans cette querelle des Anciens et des Modernes. C'est à Padoue, et non à Paris, qu'ont alors lieu les grandes explorations anatomiques qui serviront de base aux découvertes physiologiques qui fondent la médecine moderne.
Le nom même de Sylvius l'ancre du côté de la médecine en latin, respectueuse des enseignements de Galien et opposée à toute expérimentation : à l'avenir dr Béru aimerait être moins Sylvius et plus Dubois -- dont on fait tu sais quoi.