samedi 17 janvier 2015

Ma surrénale s'appelle René


Méfiez-vous des surrénales. Au premier abord, elles ne paient pas de mine. Petites, jaunâtres, pour ne pas dire chamoisées, confortablement dissimulées dans leur graisse au pôle supérieur des reins, elles imitent benoîtement d'aimables symboles de la France éternelle : le chapeau de gendarme, la silhouette de la tour Eiffel...

Mais soudain, en voici une qui s'exalte et se prend pour Chateaubriand : "levez-vous vite, orages désirés", qu'elle s'enthousiasme.

Arrive alors l'orage adrénergique, et le cataclysme s'ensuit. Céphalées, sueurs, palpitations, le compte est bon : c'est le phéochromocytome. Il faut alors passer au bloc -- et ménager l'anesthésiste, dont les catécholamines, dit-on, seront elles aussi au plafond.