Dr Béru ne compte plus les patients souffrant de reflux gastro-œsophagien. (En vrai, le RGO, c'est le cadet des soucis des patients cirrhotiques. Mais imaginons que Dr Béru fréquente un cabinet de ville et non un CHU.) Bref. Le RGO, tout le monde connaît. Ça brûle, là, derrière le sternum, en remontant. Parfois, un goût déplaisant revient jusque dans l'arrière-gorge – le contraire d'un goût de revenez-y, pourtant.
Pour faire savant, Dr Béru appellera ces deux symptômes quasi pathognomoniques du RGO "pyrosis" et "régurgitation".
Pour faire beau, Dr Béru invoquera Baudelaire et retrouvera, sur sa lèvre morose, le souvenir cuisant de son limon amer.
Dr Béru, qui a bon fond, conseille au lecteur de plus de cinquante ans de consulter un médecin et de se faire prescrire une endoscopie en cas de reflux gastro-œsophagien. Ce serait con de laisser un endobrachyœsophage sans surveillance, pas vrai ?
mardi 25 mars 2014
dimanche 23 mars 2014
Vieux cheval dont le pied à chaque obstacle butte
Quand il frayait avec des neurologues, Dr Béru aimait bien regarder les patients du service. Spectacle incroyablement varié, toujours renouvelé !
La démarche, tiens, par exemple.
Celui-ci est obligé d'esquisser un rond de jambe pour pousser en avant son membre raidi par l'AVC – démarche dite "en fauchant", spastique.
Celui-là se dandine, faiblesse musculaire des ceintures signant la myopathie.
Un autre marche en étoile, comme s'il avait bu : c'est le cervelet qui a trinqué.
Un autre encore lève haut le genou, seul moyen d'éviter que le pied, incapable de se fléchir sur la cheville, ne vienne accrocher le sol. Déficit des muscles releveurs du pied, probable atteinte du sciatique poplité externe, maladie périphérique.
Dr Béru, alors, se rappelle "Le goût du néant" et attend l'avalanche, qui viendra bien assez tôt pour les patients comme pour lui.
Dr Béru, qui a bon fond, te rappelle de composer le 15 fissa devant toute suspicion d'AVC (la bouche qui tombe, ou un membre inerte, ou une altération du langage).
La démarche, tiens, par exemple.
Celui-ci est obligé d'esquisser un rond de jambe pour pousser en avant son membre raidi par l'AVC – démarche dite "en fauchant", spastique.
Celui-là se dandine, faiblesse musculaire des ceintures signant la myopathie.
Un autre marche en étoile, comme s'il avait bu : c'est le cervelet qui a trinqué.
Un autre encore lève haut le genou, seul moyen d'éviter que le pied, incapable de se fléchir sur la cheville, ne vienne accrocher le sol. Déficit des muscles releveurs du pied, probable atteinte du sciatique poplité externe, maladie périphérique.
Dr Béru, alors, se rappelle "Le goût du néant" et attend l'avalanche, qui viendra bien assez tôt pour les patients comme pour lui.
Dr Béru, qui a bon fond, te rappelle de composer le 15 fissa devant toute suspicion d'AVC (la bouche qui tombe, ou un membre inerte, ou une altération du langage).
samedi 22 mars 2014
Mais je me tâte en vain pour trouver la blessure, ou l'hémorragie cachée
Dr Béru fréquente depuis quelque temps un service d'hépatologie où les patients ont la fâcheuse habitude de perdre deux points d'hémoglobine en moins de temps qu'il ne t'en faut pour pisser. Le plus souvent, ça sort par le haut (ce qu'on appelle hématémèse, ou sang extériorisé par la bouche à l'occasion d'efforts de vomissements), et c'est dû à un ulcère qui saigne, une rupture de varice œsophagienne, une œsophagite... Ou par le bas, c'est-à-dire du méléna (du sang noir digéré dans les selles, qui sont alors poisseuses comme du goudron et dégagent une odeur unique en son genre).
Mais parfois, l'hémoglobine baisse sans que l'on trouve l'origine du saignement. Dans ces cas-là, Dr Béru se rappelle "La fontaine de sang".
Baudelaire était-il cirrhotique ?
Dr Béru, qui a bon fond, t'engage par la même occasion à aller donner ton sang, ton plasma ou tes plaquettes à l'officine EFS de ton choix.
Avant-propos
La compresse, c'est pour que tu me la remouilles, ami lecteur.
Et la plume, tu sais où te la carrer.
En d'autres termes, sois le bienvenu sur ces pages où se mêleront intimement médecine et littérature, lavements et logorrhée, Céline et Charcot -- mais où, selon toute probabilité, Jean-Christophe Rufin n'occupera qu'une place très modeste.
Et la plume, tu sais où te la carrer.
En d'autres termes, sois le bienvenu sur ces pages où se mêleront intimement médecine et littérature, lavements et logorrhée, Céline et Charcot -- mais où, selon toute probabilité, Jean-Christophe Rufin n'occupera qu'une place très modeste.
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